L'histoire de la prison de Béziers




La ville de Béziers avait une petite prison appelée «Malapague», qui signifiait mauvais payeur, sans doute construite au XIIème siècle. On note la présence de deux salles réservées aux femmes. Cette prison traverse le temps avec quelques modifications.

Avec l’apparition de textes législatifs instaurant une distinction entre maison d’arrêt et maison centrale, la ville de Béziers prend conscience de l’importance d’avoir un établissement plus spacieux et plus sûr. Le projet de construire un nouveau centre pénitencier voit alors le jour.



En 1843, la famille Marc propose à la vente un terrain de 3200m2 situé près de l’ancien évêché. Un concours d’architectes est lancé en 1846. Le lauréat est l’architecte départemental ALRIC assisté de son adjoint GINIES. Mais par faute de subventions, le projet reste en suspens.

La Révolution de 1848 va accélérer les choses. A cette époque, les prisons de l’Hérault et les bagnes de France (Toulon, Brest, Rochefort) sont surpeuplés.

Malgré les réticences de la municipalité, l'acte de vente du terrain est signé en 1850 pour la somme de 57'500 francs par le Conseil général et le Conseil municipal.



Les devis de construction sont acceptés par le Ministre de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Commerce et les entreprises choisies :

- Jean MILBIE, entrepreneur
- Louis GAUD, serrurier
- MAJORY, couvreur
- BIROT, menuisier
- FESQUET, charpentier

La démolition des bâtiments qui se trouvaient sur le terrain commence en 1850.
La construction se terminera en 1857. Cependant, la prison ne sera vraiment utilisée par le personnel et les détenus qu’à partir de 1867. Des travaux d’agrandissement auront lieu jusqu’en 1880.



C'était une maison d'arrêt sous-préfectorale mais elle prit de l'importance en 1939 grâce à la guillotine. En effet, par un décret-loi du 24 juin 1939, la prison de Béziers accueille la guillotine pour les trois départements, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales. Il a été agrandi à cette occasion. Neuf prisonniers y ont été exécutés. Les dernières exécutions ont eu lieu en 1949, celles de deux jeunes garçons, René-Antoine Fournial et Elie Hubert Véves.

Le surpeuplement était constant, prévu pour 48 places, le nombre n'était jamais en dessous de 100, allant même jusqu'à 300 détenus.
Il a été désaffecté en 2009 suite à l'ouverture de la nouvelle prison.

Six mois après la fermeture, Roschdy Zem y a tourné son film "Omar m'a tuer".

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